Formation du site : Entre 500 et 200 avant J.C. territoire formé de
GALITES et de LIGURES qui, chassés de leurs contrées se mélangent à la
population locale.
Epoque Gallo-Romaine, treize peuplades occupent ce territoire parmi lesquelles
les EGUITURI ( du Haut Verdon ), les VERGUNNI ( de la vallée du Riou
affluent du Verdon ) venant de Vergons ( 04 ), les VEAMINI ? venant du
Var. Ces peuplades figurent sur le fronton du Trophée des Alpes à la
Turbie ( 06 ) élevé entre 13 et 12 avant J.C. par Auguste Empereur
des Romains commémorant ses campagnes victorieuses sur les peuplades
des Alpes.
Toponymie et Etymologie : Au V° S., cette agglomération
s’appelait ETURAMINA du latin Turris- Amena.
Au cours de la longue période du moyen âge, elle prend le nom
de TORAMINA puis de THORAMINA de Tor / Thor.( Tour ) racine Celto-Ligure et
de Amaéna ( Agréable ) racine latine.
Au départ cette agglomération était unique, regroupant
les deux villages actuels de Thorame- Haute et Thorame-Basse distants de 5
kms.
Vers le XIII S., arrivées des riches familles seigneuriales. Scission
du territoire par un qualificatif géographique avec Supériori
pour Haut et Infériori pour Bas, d’où Thoramina Supériori
qui deviendra au fil des siècles THORAME-HAUTE.
Quinze familles seigneuriales se sont succédé jusqu’en
1789, la dernière étant la famille des de Pazery rachetant le
17 juin 1711 la seigneurie à Balthazar de Villeneuve
SITUATION ADMINISTRATIVE : THORAME-HAUTE ( 04170 )
Ses habitants s’appellent les THORAMIENS.
Arrondissement de Castellane ( 04120 )
Canton de Colmars les Alpes ( 04370 )
Préfecture Digne les Bains ( 04000 )
Commune rurale regroupant le hameau d’Ondres ainsi que Peyresq et la
Colle Saint Michel, deux anciennes communes rattachées en 1976 à la
commune de Thorame-Haute.
Deux hameaux aujourd’hui inhabités : la Rivière et
la Royère
Ecole primaire communale. Ramassage scolaire.
Bureau postal
Bureau de l’ONF
SITUATION GEOGRAPHIQUE :
Altitude de 1150 mètres sur une superficie d’environ 11 000
ha, Thorame-Haute est situé à environ 60 kilomètres à l’ouest
de Digne les Bains.
Village de la vallée du Haut Verdon caractérisé par un
relief montagnard. Pluviométrie élevée, précipitations
irrégulières et souvent orageuses, avec l’hiver de fréquentes
chutes de neige.
Climat d’un type continental aux écarts de température
entre la chaleur durant l’été et le froid pendant l’hiver
avec en prime le Mistral.
Grandes et vastes montagnes donnant pâturages ( transhumances ) et forêts
( bois de mélèze et de pin).
SITUATION ET VIE ECONOMIQUE :
Depuis les temps les plus lointains, commune à vocation agricole
( Polyculture ) et élevage ( Bovins et Ovins )
En complémentarité, vers le XIII / XIV° siècle mise
en place des premiers moulins à foulon servant à la fabrication
des draps. Du XVIII° au milieu du XIX° S. développement et essor
de cette industrie.
Fin XIX° et début du XX° S., apparition de la culture de la
lavande et sa distillation. Activité prospère jusqu’en
1970.
Actuellement on peut noter :
dans le domaine de l’agriculture : quatre éleveurs de moutons.
dans celui de l’artisanat : un menuisier – charpentier ;
un maçon ; un plombier ; un garagiste.
Parmi les commerces : une boucherie - alimentation ; une boulangerie – presse ;
deux hôtels – bars – restaurants ( dont un à Thorame-Haute
Gare ) ; un café.
POPULATION AU DERNIER RECENSEMENT ( 1999 ) : 179 habitants.
Variations :
En 1765, la population était de 835 âmes.
1° entre 1800 et 1870 la moyenne était de 775 habitants
2° entre 1875 et 1906 la moyenne était de 535 habitants
3° entre 1936 et 1990 la moyenne était de 223 habitants
Causes :
1° période ( 1800 / 1870 ) la variation de dépopulation avec
1765 est due à une main d’œuvre offerte en Basse Provence
pour une meilleure vie sociale et économique.
2° période ( 1875 / 1906 ) migrations suites aux situations économiques
locales du moment : disparition de certaines activités saisonnières,
exploitations agricoles peu rentables durant l’hiver.
3° période ( 1936 / 1990 ) déclin très prononcé par
les pertes humaines de la guerre de 1914 / 1918. Absence d’une main d’œuvre
pour reprendre les exploitations familiales. Développements industriels,
commerciaux ou artisanaux dans les centres urbains.
N.B. Ces moyennes ont été obtenues et groupées suivant
les années de recensement connues.
FAITS HISTORIQUES
439 – 450. Eturamina est le siège d’un évêché.
L’emplacement n’est pas confirmé bien que les indices
apparents laissent supposer N.D. du Serret. Sévarianus en était
son évêque.
1390. Incendie du village par les troupes de Raymond de Turenne
9 septembre 1574, durant les guerres de Religions, destruction du château
St Georges et de l’église paroissiale par les protestants du baron
d’Allemagne ( petit bourg dans le 04 )
1630 Epidémie de peste. Elle sera très meurtrière.
1720 Nouvelle épidémie de peste. Mise en quarantaine volontaire
par les habitants du village.
PATRIMOINE CIVIL ET RELIGIEUX
Monuments ayant disparus au cours des siècles :
1° Château St Georges. Bastion romain sur la colline de Tracastel
( de castel en position « trans » signifiant au delà ).
Apparentée à une butte féodale.
2° Présence manifeste Gallo Romaine : Traces d’aqueduc
romain – Tombes gallo romaines ( III / IV° siècle ) et autres
vestiges ( vases, dallages, inscriptions murales )
Eglises et chapelles :
Dans le village :
* N.D. du Serret. Edifice religieux le plus ancien connu dans la commune de
Thorame-Haute ( XIII° siècle et certainement plus ancienne )
Un acte du 15 juin 1570 la mentionne comme vicairie avec les ruines d’une
maison claustrale. Elle semble encore plus ancienne tant par sa possible position
pastorale d’évêché ( 540 ) de prieuré ( 1337
) de vicairie ( 1570 ) que de chapelle rurale et paroissiale jusqu’en
1605. Elle est située sur une petite butte ( butte claustrale ?
) à la sortie sud-ouest du village.
* Eglise St Georges. Eglise paroissiale du village. Elle serait bâtie
sur un temple romain et attenante à une chapelle datant de 1539 ( attribut
de cette date dans l’église) Détruite en 1574 durant les
guerres de religions, elle ne sera reconstruite qu’entre 1598 et 1603.
Elle est située dans le village, place de l’église
* Chapelle St Roch. XVII / XVIII° S. Elle est située en campagne
au nord du village. A servi de poste de garde durant l’épidémie
de peste de 1720.
* Chapelle St Joseph XVIII° S. Elle est située à la sortie
sud du village en bordure de la route.
* Chapelle des Pénitents Blancs. 1828. Située rue St Pierre.
Elle desservait cette confrérie. Aujourd’hui désaffectée,
elle sert de salle communale.
* Chapelle St André. Mentionnée en 1785, aujourd’hui disparue,
elle était située dans le village au quartier du Riou.
Hors du village :
* Chapelle St Laurent ( 1624 ) au hameau d’Ondres à six kilomètres
du village. Elle est mentionnée en 1686 comme « succursale » de
la paroisse. Elle a été reconstruite en 1868 sur un autre emplacement.
* Chapelle de N.D. de la Fleur ( se rapporter à légende et pèlerinage
) au lieu dit de la Fleur, à Thorame-Haute Gare, à sept kilomètres
du village. Sur les vestiges de trois chapelles présumées du
XV° S ou plus anciennes., elle a été reconstruite en 1947
par l’abbé Juvenal Pélissier, chapelain et curé de
la paroisse.
* Chapelle St Louis située dans l’ancien hameau de la Rivière.
Mentionnée en 1712, aujourd’hui disparue.
Autres monuments : Les oratoires :
Modestes monuments, témoignage de la foi des hommes, les oratoires sont
dédiés à un saint. Ils apportent la reconnaissance d’un
bienfait, d’un remerciement. Neuf oratoires sont implantés dans
la commune et datent du XVIII° S. environ.
LEGENDES ET COUTUMES * TRADITIONS POPULAIRES ET PELERINAGES
Légendes et pèlerinages : Les lundis de la Pentecôte
se déroule le pèlerinage de N.D. de la Fleur. Procession au
départ de l’église paroissiale avec la statue de la Vierge à la
Fleur, suivie à son arrivée au sanctuaire, des cérémonies
religieuses.
Selon la tradition, ce pèlerinage repose sur l’apparition d’une
Vierge à la fleur à un berger lui demandant de faire bâtir
une chapelle à l’endroit où s’arrêterait la
mule transportant la Vierge. En échange la Vierge aurait remis une rose
au berger d’où le vocable de N.D. de la Fleur.
Coutumes et traditions populaires :
Les Chambrettes : Forme de loisirs de la population masculine faisant
partie des usages provençaux. On s’y réunissait pour se
rencontrer, pour échanger des idées, se détendre et pour
jouer aux cartes ou aux boules. Les discutions d’ordre politique ou religieux étaient
exclues. Un statut réglementait son fonctionnement.
Fin du XIX° S.,Thorame-Haute comptait quatre chambrettes : celle des
pères de famille, des jeunes gens, des républicains radicaux ?
, des résidents du quartier du Riou.
Les Pénitents Blancs : Cette confrérie, probablement fondée
au XVII°S., se composait d’une grande majorité d’hommes
du village et selon l’usage, les garçons y entraient après
leur première communion. Le clergé n’était pas très
favorable aux déploiements de ces pratiques.
MANIFESTATIONS CULTURELLES ET FESTIVES
Fêtes patronales : Dans nos régions de la Haute Provence,
le terme de lou roumavagis ou roumeirari désignait un type de fête
particulier - Fête de dévotion - Fête patronale avec procession
.
Au XVIII°S., Thorame-Haute célébrait cinq fêtes dédiées à des
saints :
St Clair le 2 janvier - St Blaise le 3 février - St Georges, patron
de la commune le 23 avril et St Julien le titulaire de l’église
paroissiale le 28 août. Enfin le dimanche de la Trinité N.D. de
la Fleur.
Aujourd’hui ne subsistent que la St Julien, fête patronale du village,
le dimanche après le 15 août ( procession, diverses festivités
- bal, jeux - concours de boules….) et le dimanche de la Pentecôte,
la fête votive de N.D. de la Fleur avec sa procession et les cérémonies
religieuses au sanctuaire.
Vie associative :
* A.E.P. HAUT-VERDON ( Association d’Education Populaire ) loi 1901.
Elle a pour but de développer et de faire découvrir certaines
activités par des animations de loisirs, sportives, culturelles, ou
artisanales. Siège social la Cinquême Thorame-Haute.
Elle est aussi éditrice d’un bimestriel « Les Echos
Locaux. »
* Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Culturel de Thorame-Haute. Loi
1901. Elle a pour but de promouvoir toute activité propre à préserver
et entretenir le site, l’architecture populaire et les traditions de
Thorame-Haute. Siège social : Salle des fêtes de Thorame-Haute.
* A.S.L. ( Association du Syndicat Libre de la forêt de Serpégier
) Règles et conditions édictées par la loi du 21 juin
1865. Elle regroupe les ayants droit indivis d’un rachat de plusieurs
parcelles du bois de Serpégier par les habitants de Thorame-Haute
en 1793. Elle a pour but d’assurer la surveillance et la réalisation
dans les meilleures conditions possibles l’assiette et le martelage
des coupes, la rente des produits forestiers et d’employer le produit
des coupes à des utilités collectives de la commune. Siège
social au domicile du Président.
* La Saint-Hubert Thoramienne. J.O. du 1° août 1925. Société qui
regroupe les adeptes de la chasse ( principalement aux chamois, sangliers )
Jeux traditionnels pratiqués : la Pétanque et le jeu de
boules provençal à la longue.
Grands projets : Dans le domaine Sauvegarde du Patrimoine
* Remise en état du Pont du Moulin. Il a été classé Monument
Historique le 2 juin 1977.
* Remise en état de la chapelle de N.D. du Serret ( porte extérieure,
révision de la toiture ). Projet de recherches archéologiques
dans et autour de la chapelle.
PERSONNALITES MARQUANTES
Personnalités ayant marquées la commune : Le 2 septembre 1793 massacre aux Carmes à Paris de trois prêtres réfractaires de la famille de François de Pazery de Thorame dernier seigneur de Thorame-Haute. Ils avaient refusé de prêter serment à la constitution civile du clergé. Il s’agit de Pierre François de Pazery de Thorame et de ses deux neveux Joseph Thomas et Jules Honoré Cyprien.
INFORMATIONS DIVERSES
Superficie et Altitude : Environ 11 000 ha 1 150 mètres
Voies de communication :
Axes routiers : Entrée nord RN 908 ( Allos – Annot, par la
Colle St Michel ). Elle passe environ à 3 500 mètres au pont
de Villaron, au bas du village, rive gauche du Verdon. Accès au village
par la RD 52.
Entrée sud, de la RD 955 ( St André les Alpes ) accès
au village par la RD 52
Entrée sud par la RD 2 venant de Thorame Basse.
Parmi les axes d’accès dans la commune, il faut signaler les Carreirades
ou grandes carraires par opposition aux Drailles ou petites carraires. Elles
servaient, au siècle dernier, de chemins destinés aux troupeaux
en transhumance.
Cours d’eau :
Rivière : le Verdon. Thorame-Haute est situé sur sa rive
droite à environ 3 500 mètres.
Torrent : le Riou. Il traverse le village et son passage a été recouvert
en 1907.
Lac collinaire servant à l’arrosage des prairies.
Bois et Forêts : Quatre montagnes cernent le village et sont couvertes
de forêts :
Cordoeil ou Cordeil à 2 114 mètre, Chamatte à 2 081 mètres,
Cheinet à 1850 mètres et Serpégier à 1718 mètres.
Axes ferroviaires : Chemin de fer de Provence « le Train des
Pignes..».Axe de Nice à Digne desservant Thorame-Haute Gare.